Jean-Christophe Lafon est le fondateur de la société AssuProvence.fr spécialisée dans le conseil en assurance. Il a suivi le parcours Reprendre une entreprise de l’IRCE il y a maintenant 10 ans. Devenu partenaire entrepreneur engagé de l’IRCE en 2019, il nous présente aujourd’hui son activité et nous fait part de son expérience.

Jean-Christophe Lafon, pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques mots?

Jean-Christophe Lafon : J’ai toujours fait de l’assurance. Ce n’était pas une vocation, ce sont les différentes pistes suivies pour la recherche d’un premier emploi qui m’ont fait arriver dans ce domaine.
Je sors de l’armée avec une maîtrise sciences-économiques en poche, suite à ça j’enchaîne quelques CDD et fait mes premières armes dans l’assurance obligatoire, puis une première expérience très enrichissante dans la protection sociale.
Ensuite, quelques semaines dans un réseau salarié d’assurances vie, le temps de comprendre que c’est une filière qui ne correspond pas à mes attentes et à mon éthique. Puis une nouvelle succession de petits CDD  et je reprends des études pour devenir diplômé de l’Institut des Assurances de la faculté de droit d’Aix-en-Provence.
Mon diplôme en poche je rejoins la Mutualité Française et suis pendant 10 ans délégué régional d’une mutuelle nationale ce qui m’a permis de me forger une solide expérience en matière de protection sociale et d’assurances collectives, et ce dans le respect des belles valeurs qui sont celles de la Mutualité. Je passe ensuite dans le monde du courtage d’assurances en devenant une autre petite dizaine d’année Inspecteur d’assurances dans une association de protection sociale. Et à force de travailler avec des courtiers indépendants je franchis le pas et décide de créer mon propre cabinet …
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« Un arrêt sérieux de son dirigeant peut mettre fin aux jours de l’entreprise…« 

Pouvez-vous nous parler d’AssuProvence.fr ?

J-C.L. : En janvier 2009 j’obtiens l’ORIAS (L’Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance), et crée Assurances Lubéron Provence, société de courtage d’assurances.
Premiers clients, premiers contrats… aujourd’hui  Assuprovence  c’est 2 salariées, des locaux tout neufs à Pertuis et un encaissement supérieur à 1M€, dont  75 % avec des entreprises et des professionnels. Le courtage était pour moi le mode d’exploitation qui s’imposait, en effet le courtier est ‘l’homme de ses assurés » et non « l’homme d’une compagnie », ce qui lui permet d’avoir une offre de services extrêmement large et des fournisseurs très variés (Assuprovence.fr est codé avec la plus part des compagnies du marché et nous sélectionnons pour nos assurés le meilleur des offres que nous proposent nos compagnies partenaires)p>

Pour rompre l’isolement, non seulement celui de l’entrepreneur mais aussi celui au sein de la profession je rejoins rapidement notre syndicat professionnel. Avec un confrère marseillais du syndicat nous créons MAS (MIDI ASSUR SOLUTIONS), un groupement de courtiers issus de la plus ancienne association de courtage française (Midi Assur), dont la devise est professionnalisme et convivialité. MAS c’est la parfaite illustration qu’en se regroupant on devient beaucoup plus puissant (plus de 10M€ de CA et près de 100 salariés) ce qui nous permet d’obtenir une écoute attentive des compagnies.p>

Quels conseils donneriez-vous aux dirigeants d’entreprises en matière de protection sociale?

J-C.L. :J’attirerais avant tout leur vigilance sur les garanties prévoyance. Un entrepreneur, à fortiori lorsqu’il est travailleur non salarié et qu’il était auparavant affilié au régime général change complètement d’univers de protection sociale. La notion d’accident du travail au sens légal n’existe pas dans le monde des indépendants (ceux affiliés à la Sécurité Sociale indépendants – ex RSI).
Aujourd’hui beaucoup de créateurs ou repreneurs exercent leur activité en qualité de mandataire social de SASU, ils pensent être à l’abri du fait de la portabilité dont ils bénéficient par rapport à leur précédent emploi, mais cela ne peut pas durer plus d’un an et est loin d’être optimal… Et qu’en est-il de la protection de l’entreprise si le dirigeant est victime d’un arrêt important ? Qui va faire tourner la boite ? Un arrêt sérieux de son dirigeant peut mettre fin aux jours de l’entreprise… et pourtant il existe des solutions d’assurance simples et peu onéreuses afin de se protéger contre tous ces risques.

Quant aux repreneurs employant des salariés je leur conseillerai de vérifier en priorité la conformité des régimes mis en place aux conventions collectives. Le risque social n’est pas neutre… Et puis nombreuses sont les entreprises ayant des régimes collectifs de prévoyance et santé qu’il serait bon de dépoussiérer!

Il faut voir ce qu’il m’arrive de rencontrer sur le terrain.

« Après 20 ans de salariat il y avait un coté réconfortant à être mélangé avec des  gens ayant la même «folie»« 

Pourquoi avoir choisi de devenir partenaire entrepreneur engagé de l’IRCE ?

J-C.L. :Il y a exactement 10 ans je terminais le parcours Reprendre une entreprise, 10 ans déjà. C’est comme si c’était hier! Cela ne m’a apporté que des bonnes choses!
Tout d’abord je n’ai pas repris l’entreprise concernée, j’ai vraisemblablement évité une belle galère.
Ensuite le fait de partager nos expériences et projets respectifs fut très enrichissant humainement, après 20 ans de salariat il y avait un coté réconfortant à être mélangé avec des  gens ayant la même « folie » et venant de tellement d’horizons différents. Peu importe notre secteur, commerçants, industriels, ingénieurs, professions libérales, etc… on est tous entrepreneurs, nous partageons tous le même objectif. C’est comme ça que j’ai pu apprécier les valeurs de solidarité, de convivialité et de sérieux propres à l’IRCE.
Cette année à l’occasion des trophées de l’IRCE je discutais avec l’un d’entre nous qui m’expliquait que pour lui une journée ou une demi-journée à l’IRCE c’était que du bonheur. On coupe complètement avec notre quotidien, on fait un break salutaire, on laisse pour un petit moment nos tracas quotidiens, c’est tellement vrai…on oublie les clients qui râlent (oui ça existe), les fournisseurs hors délais (j’en ai aussi), bref ça fait du bien.

À l’IRCE il n’y a que des gens biens, mais avec le temps on s’éloigne un peu, et c’est pour cela que la création du réseau entrepreneurs tombe à pic, cela permet de recréer des liens.
On crée du réseau, on en apporte, on échange, on se fait profiter de nos expériences, de nos conseils… Tout ça dans le respect des valeurs IRCéennes : intégrité, solidarité, sérieux et convivialité.
C’est pour cela que j’ai souhaité être entrepreneur engagé de l’IRCE.

« J’ai la chance de faire un métier d’une grande richesse« 

Quels sont vos projets/ambitions pour la suite?

J-C.L. :Nous fêterons cette année le dixième anniversaire d’Assuprovence, dix années qui sont tellement vite passées! Pour les 10 années à venir (voyons loin !) continuer comme ça, sur le même rythme, mais aussi diversifier mon activité notamment par la réalisation d’un produit maison destiné à protéger les entrepreneurs du risque prud’homal et autres tracas juridiques… j’ai la chance de faire un métier d’une grande richesse qui me permet de côtoyer tous les secteurs d’activité avec une approche commune des risques auxquels ils sont confrontés, cela donne des idées car on touche du doigt les manques existant dans les catalogues produits des compagnies.

J’ai aussi pour projet de publier un recueil de photographies, mais là on est loin de la protection sociale et de l’assurance…